Sangore Administrateur
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Posté le: Jeu 16 Juin - 20:21 (2016) Sujet du message: The Mutilation Man |
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À mon tour de vous faire un petit topo du film, ayant regardé la DVD que j'avais acheté à une convention en Allemagne. Il s'agit de l'édition SOI Film Entertainment "Sick Edition". La qualité de l'image est celle d'une bonne vieille VHS usée, il faut donc s'habituer. Mais vu le contenu du film et son esthétique, ça renforce l’aspect crade de l’ensemble.
Comme vous l’aurez compris, The Mutilation Man d’Andy Copp est un film underground extrême, un de ces films totalement inconnus du grand public et dont l’existence est salutaire car cela nous change radicalement des films maintream à gros budget (par exemple des films de super-héros qui envahissent actuellement nos salles de cinéma). Lundi soir, pendant que la masse regardait le football, je ramais à contre-courant, je boycottais à ma façon en regardant à la place cette œuvre obscure. Ce film à part pourrait être décrit comme le croisement improbable d’un vieux Schnaas et d’un Jodorowsky période El Topo. Il propose en effet un mélange détonnant de gore bien crade et d’expérimentations surréalistes. À rapprocher aussi dans une certaine mesure du cinéma d’Iskanov (Nails). À première vue, ça a l’air d’être juste une succession de scènes trash et bizarres, ça paraît décousu, un peu sans queue ni tête, mais finalement une certaine cohérence s’établit. Cela parle d’un homme qui a vécu l’horreur étant gosse et qui suit un parcours symbolique afin, semble-t-il de se libérer du passé traumatisant. Il y a barbarie, il y a actes d’automutilation (d’où le titre) et il y a renaissance. Outre l’automutilation, un autre aspect fort présent est le cannibalisme. Cela nous vaut des scènes bien graphiques. Citons par exemple celle de l’homme qui retient une femme prisonnière dans une cage et qui la nourrit de morceaux de tête humaine explosée et plusieurs scènes de groupes d’hystériques dévorant l’un d’entre eux (il y a une scène où on se croirait presque dans Cannibal Holocaust !). Quand je parle de renaissance, c’est littéralement le mec, adulte, qui sort d’une matrice géante et s’extrait de son placenta, avec cordon ombilical et tout ! Parmi toutes ces scènes bizarres, épinglons également celle où un personnage féminin dont le look rappelle celui de Mindy Clarke dans Le Retour des morts-vivants 3, scarifications comprises, branche un câble à une des deux protubérances qu’elle a sur le front, ce qui lui permet de visualiser les images mentales (idée très sympa).
Au casting, on ne s’étonnera pas de trouver Jim van Bebber, un habitué des « films de malades » qui a réalisé, pour rappel, Roadkill : The Last Days of John Martin et The Manson Family (dans lequel apparaît Andy Copp devant la caméra), entre autres. Il a bien sûr un rôle très trash. Dans le rôle principal, c’est Terek Puckett qui assure le show, un nom qu’on retrouve aussi dans un court de van Bebber (My Sweet Satan). Bref, ils sont un peu en famille, ai-je envie de dire.
Bande-son typiquement expérimentale, montage spécial, non linéaire, jeux avec la pellicule, l’image, les couleurs, quasi-absence de dialogues, dimension trash extrême omniprésente tant au niveau de la forme que du fond (meurtres, cannibalisme, violence envers des gosses, …) avec inserts d'images de la guerre du Viêtnam accentuant le malaise : oui, ce n’est pas donné à tout le monde d’apprécier cette œuvre à sa juste valeur ! Mais je vous encourage à tenter l’expérience…
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